La fluorescence X est une technique d’analyse non destructive qui ne nécessite pas de prélèvement. Elle représente ainsi une méthode idéale pour l’analyse des objets archéologiques souvent soumis à des règlementations d’archivage strictes. Elle permet l’analyse élémentaire semi-quantitative de tous types d’artefacts mais aussi de sédiments, offrant la possibilité d’investiguer des problématiques diverses. Elle connait notamment un développement exponentiel dans l’étude de l’origine des matières premières telles que l’obsidienne, bien que les mêmes principes soient applicables à la plupart des matériaux archéologiques.

  • Etude de lots et origine des matières premières

L’analyse de la composition élémentaire d’un artefact nous permet de dresser son profil chimique et ainsi de le comparer à ceux d’autres objets ou à de potentielles sources de matière première. La proportion des différents éléments chimiques ou la présence de certains éléments traces peuvent permettre de distinguer des ensembles homogènes, des productions et des exploitations de gisement. Ces données nous éclairent sur la circulation des matières premières et des objets ainsi que sur les savoir-faire technologiques passés. Tous les types d’objets archéologiques peuvent être analysés de cette façon: lithique, céramique, verre, métal, etc.

  • Organisation spatiale et fonction des espaces

Toute activité humaine génère des déchets, même microscopiques, qui sont incorporés dans les sols et engendrent une pollution, et la nature de ces déchets variant d’une activité à l’autre. C’est sur ce principe que se base la cartographie chimique des sols pour étudier l’organisation spatiale des occupations et des bâtiments: en analysant la composition chimique du sol et en la comparant avec celle de d’autres secteurs, il est possible d’identifier certaines activités humaines (agriculture, cuisine, stockage, métallurgie, etc), détecter la présence de cloisons en matières périssables par des effets de paroi, et de différencier des espaces à la fonction différente. A l’échelle d’une occupation, certains espaces vides de structures archéologiques sur le terrain révèlent parfois la présence d’aires de travail, indétectables à l’œil nu. C’est toute l’organisation spatiale d’un site qui prend une nouvelle dimension.

Les analyses peuvent être réalisées directement sur le terrain ou bien en laboratoire sur prélèvement, mais l’intervention de terrain est souvent la plus économique car elle ne nécessite pas de phase de préparation des échantillons.